Joséphine Delignies

   Jeu sacré, jeu profane est une étude qui vise à mettre en lien l’organisation spatiale et symbolique des jeux de plateaux avec des lieux de cultes.

 Par jeu d’échelle et de comparaison iconographique de jeux et espaces sacré à travers différentes époques et civilisations, ce travail cherche à révéler au lecteur une certaine universalité symbolique dans nos divers cultures et sociétés. Ces divers objets agissent alors comme des  mondes en soi, hors de l’espace et du temps. Définis par des limites et règles qui leur sont propres, ils constituent des repères dans l’imaginaire de la vie des Hommes.

  Ce travail se divise en trois parties et traite respectivement de ces trois notions que sont le Temps, l’Espace et le Hasard. Celui-ci se présente sous la forme d’images et petits articles succins qui tentent de stimuler chez le lecteur un rapprochement entre ces éléments.

  Jeu sacré, jeu profane se penche en premier lieu sur la notion de Temps. En s’appuyant sur la figure géométrique du cercle, le Temps se manifeste souvent sous cette forme à travers différentes civilisations avec les calendriers, jeu de l’oie, spirale, labyrinthe, et autres édifices initiatiques. La symbolique de la figure du cercle se veut dès lors plus individuelle, spirituelle, introspective.

  Vient ensuite la notion d’Espace. En partant de la figure géométrique du carré, ce travail effectue des rapprochements entre l’Eden, tapis Perses, marelles, temples Hindou jeu d’échec, mosquée, etc... La symbolique du carré est alors matérielle, collective. Elle suggère la propagation, l’utilisation de l’espace.

  L’étude s’interroge également sur la notion de Hasard. Pour cela, elle s’appuie plutôt sur les chiffres et la notion de probabilité afin d’établir des rapprochements entre jeu de dés, jeu de cartes, théâtre, mais aussi jeu de soldats d’étain et autres lieu dont on détourne l’usage pour faire jeu. Le hasard réside alors dans l’intervention et l’interaction d’acteurs ou d’objets dans un espace neutre. Ce «non-lieu» ce transforme dès lors en espace de jeu, en lieu des possibles. 

  Jeu sacré, jeu profane s’interroge donc sur les fondements de notres civilisation, cherchant à ouvrir un champs de réflexion sur nos repères sociaux, spatiaux et symbolique à travers la structure du jeu et de l’architecture.